Articles du Vendredi : Sélection du 17 avril 2015

Réchauffement climatique: le gouvernement néerlandais poursuivi en justice par un collectif citoyen

AFP
www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/rechauffement-climatique-le-gouvernement-neerlandais-poursuivit-en-justice-par-un-collectif-citoyen_1671196.html

Gaz de schiste : de dangereux climato-sceptiques sortent du bois !

Maxime Combes, Economiste, membre d’Attac France et de l’Aitec
http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/130415/gaz-de-schiste-de-dangereux-climato-sceptiques-sortent-du-bois

Naomi Klein : «Il faut être fou pour croire aux conférences climat»

Christian LOSSON, Isabelle HANNE et Coralie SCHAUB
www.liberation.fr/economie/2015/04/08/il-faut-etre-fou-pour-croire-aux-conferences-climat_1237274

AEBetako albistegiek ez dute klima aldaketa aipatu nahi

Igor Agirre
www.argia.eus/albistea/aebetako-albistegiek-ez-dute-klima-aldaketa-aipatu-nahi

Réchauffement climatique: le gouvernement néerlandais poursuivi en justice par un collectif citoyen

AFP
www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/rechauffement-climatique-le-gouvernement-neerlandais-poursuivit-en-justice-par-un-collectif-citoyen_1671196.html

Près de 900 citoyens néerlandais ont entamé ce mardi une action en justice contre leur gouvernement, pour l’obliger à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

 

L’initiative est surtout d’ordre symbolique et sans doute n’a-t-elle que peu de chance d’aboutir à une condamnation. Mais la méthode est de nature à marquer les esprits. Près de 900 citoyens néerlandais ont entamé ce mardi une action en justice contre leur gouvernement, pour l’obliger à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, dans l’espoir de contrer le réchauffement climatique dont ils s’alarment.

Obliger La Haye à réduire ses émissions de CO2

“Nous voulons que le gouvernement néerlandais réduise les émissions de gaz à effet de serre à un niveau 40% inférieur à celui constaté en 1990. Et ce d’ici à 2020”, explique Marjan Minnesma, la directrice de l’ONG Urgenda qui coordonne les plaignants. Plus de 200 d’entre eux, des enseignants, des entrepreneurs, des artistes, des musiciens, étaient présents ce mardi à La Haye pour le début du procès.

Selon l’ONG, c’est la première fois que des citoyens poursuivent en justice leur gouvernement pour son inaction face au réchauffement climatique. Les citoyens engagés ont notamment demandé aux juges de qualifier un réchauffement climatique supérieur à deux degrés Celsius de “violation des droits de l’homme”. Un jugement est attendu pour le 24 juin.

Un happening judiciaire en attendant la Conférence de Paris

La communauté internationale s’est justement fixé pour objectif de limiter à 2°C la hausse des températures mondiales par rapport à l’ère pré-industrielle. Le tout premier accord universel sur le climat est espéré en décembre à Paris à l’occasion de la Conférence mondiale. A cette occasion, les Etats également invités à rendre publics leurs engagements nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’UE (28 pays) a fait part de son intention de réduire ses émissions de 40% en 2030 par rapport à 1990, tandis que les Etats-Unis, 2e plus gros émetteur derrière la Chine, veulent les réduire de 26 à 28% entre 2005 et 2025.

Gaz de schiste : de dangereux climato-sceptiques sortent du bois !

Maxime Combes, Economiste, membre d’Attac France et de l’Aitec
http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/130415/gaz-de-schiste-de-dangereux-climato-sceptiques-sortent-du-bois

Il y avait Claude Allègre (and co) qui niaient le réchauffement climatique ou son origine anthropique. Il y a dorénavant des climato-sceptiques bien plus dangereux : ceux qui ne prennent pas au sérieux les exigences climatiques et qui soutiennent l’exploitation des énergies fossiles, comme l’illustre le débat autour du rapport commandé par Arnaud Montebourg.

 

Mardi 7 avril, Le Figaro annonce dévoiler les contours d’un rapport inédit commandé par Arnaud Montebourg en 2012. Un rapport « enterré par François Hollande » qui pourtant mettrait en lumière la possibilité d’utiliser une technologie « propre » pour exploiter les hydrocarbures de schiste, permettant de ne pas se priver de la rente que leur production pourrait générer. La machine médiatique s’emballe : alors que le rapport est déjà connu et qu’il n’apporte rien de nouveau sur le fond du dossier, il n’y a pas un média qui ne relaie pas l’information, de façon plus ou moins distanciée ou critique.

 

Le résultat est double, pour le bonheur des industriels et promoteurs des hydrocarbures de schiste :

  • le débat sur les hydrocarbures de schiste est rouvert. De nouvelles émissions TV et radio sont programmées (comme le Téléphone sonne de ce lundi 13 mars) et l’on invite à nouveau d’ardents promoteurs de l’exploitation des hydrocarbures de schiste ;
  • le débat se focalise sur la seule méthode d’extraction, la fracturation hydraulique et d’éventuelles hypothétiques technologiques alternatives.

 

De ce fait, les exigences climatiques sont évincées alors que les prendre au sérieux imposent d’écarter définitivement toute exploration et exploitation d’hydrocarbures non conventionnels. Industriels, faiseurs d’opinion, leaders politiques, journalistes, commentateurs, ils sont nombreux à escamoter le cœur du sujet : il ne s’agit pas de savoir s’il est envisageable de réduire les impacts de la fracturation hydraulique – ce qui est à ce jour une hypothèse jamais vérifiée – mais de savoir si l’exploitation de nouvelles sources d’hydrocarbures est conforme et cohérente avec les recommandations des scientifiques du climat.

 

La réponse est non. Selon une étude publiée le 7 janvier dans la revue Nature, un tiers des réserves actuelles de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80% des réserves de charbon doivent rester sous terre pour avoir une chance raisonnable de rester en deçà des 2°C de réchauffement climatique d’ici à la fin du siècle. La conclusion de l’étude est claire : « Nos résultats montrent que les instincts des responsables politiques d’exploiter rapidement et complètement leurs combustibles fossiles territoriaux sont, dans l’ensemble, en contradiction avec leurs engagements à l’égard d’une limite de la hausse de la température à 2°C ».

 

Comme le dit Naomi Klein, prendre au sérieux le changement climatique « change tout » (nom du titre du livre en anglais, This changes everything) et implique de remettre en cause les logiques mêmes qui ont conduit à générer le changement climatique. L’exploitation sans limite des hydrocarbures en fait bien-entendu parti.

De Jacques Attali (« Le gaz de schiste est une promesse immense ») à Jean-Louis Schilansky (président du Centre Hydrocarbures Non Conventionnels (CHNC)), en passant par les innombrables porte-paroles (officiels et officieux) des industriels français désireux d’exploiter les hydrocarbures de schiste en France et en Europe, il n’y en a pas un seul qui accepte de discuter sérieusement l’opportunité de laisser les hydrocarbures de schiste dans le sol sur la base des exigences climatiques et des recommandations des scientifiques du climat.

 

Au contraire, en multipliant les actions de lobbying et en faisant la promotion de l’exploration d’hydrocarbures de schiste, ils vont à l’encontre de ces recommandations. Ils font comme si elles n’existaient pas, comme si elles n’étaient pas sérieuses. Au sens propre du terme, ils nient les recommandations des scientifiques du climat et les implications qu’il faudrait en tirer.

 

En faisant la promotion de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de schiste, les Jacques Attali, Jean-Louis Schilansky, et plus généralement les industriels français impliqués favorables aux hydrocarbures de schiste (Total, Vallourec, GDF-Suez, Solvay, Air Liquide, Vinci, Arkema, Technip, Bureau Veritas, Suez Environnement et bien d’autres), agissent comme de véritables climato-sceptiques. Et ils sont bien plus dangereux pour le climat, et la possibilité de lutter contre les dérèglements climatiques, que Claude Allègre and co.

 

A quelques mois de la conférence des Nations-Unies sur le changement climatique qui se tiendra à Paris, il est plus que temps de prendre au sérieux les défis climatiques auxquels nous faisons face et de ne pas laisser entendre que l’on pourrait poursuivre la recherche de nouvelles sources d’hydrocarbures, comme si de rien n’était.

 

Il revient donc aux citoyen-ne-s et aux médias désireux de poser clairement les contours des défis climatiques dans le débat public, de débusquer cette entourloupe.

 

Hydrocarbures de schiste et lutte contre les dérèglements climatiques ne sont pas compatibles. Nier cette évidence relève du déni. Au sens fort du terme.

Naomi Klein : «Il faut être fou pour croire aux conférences climat»

Christian LOSSON, Isabelle HANNE et Coralie SCHAUB
www.liberation.fr/economie/2015/04/08/il-faut-etre-fou-pour-croire-aux-conferences-climat_1237274

La journaliste canadienne Naomi Klein sort un nouveau livre où elle appelle à un sursaut citoyen pour combattre le réchauffement en bâtissant une société plus juste. De passage à Paris pour la sortie de son dernier livre, Tout peut changer (1), l’altermondialiste canadienne Naomi Klein enchaîne conférences et entretiens pour appeler à la convergence des mouvements anti-austérité avec ceux pour la défense du climat.

 Quand avez-vous pris conscience de l’ampleur de la crise climatique ?

Je n’ai jamais nié le changement climatique. Mais je ne l’ai vraiment regardé en face qu’à partir de 2009, après avoir rencontré Angélica Navarro, une ambassadrice bolivienne. Elle comparait la question de la dette climatique [des pays du Nord, qui ont une responsabilité historique vis-à-vis de ceux du Sud, ndlr] aux réparations pour l’esclavage. Mais ce livre découle aussi du précédent, la Stratégie du choc, dans lequel je parlais de l’ouragan Katrina qui a ravagé La Nouvelle-Orléans en 2005. Katrina était un aperçu du futur que nous sommes en train de créer. De plus en plus de désastres, auxquels nous répondons avec de plus en plus de brutalité, d’inégalités, de militarisation. Cette frénésie de privatisations – des écoles ou de la police -, ces mercenaires qui sillonnaient les rues… C’était de la science-fiction.

Croyez-vous encore aux négociations de l’ONU pour répondre au défi climatique ?

Il faut être fou pour croire au processus onusien : depuis vingt-cinq ans qu’on essaye de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, celles-ci ont grimpé de 60% ! Je ne dis pas que c’est un processus inutile, ni qu’il faut l’abandonner. Mais y croire aveuglément et le laisser suivre son cours, seul, serait pure folie. Car le bilan, jusqu’ici, est consternant. Sans une pression immense, cela ne va pas s’améliorer. Le niveau de réduction d’émissions que les gouvernements mettent sur la table en vue de la conférence de Paris est totalement insuffisant pour maintenir la hausse des températures mondiales en dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle.

Vous n’attendez pas grand-chose, donc, de cette conférence de Paris ?

Je n’attends certainement pas un miracle. En 2009, la grosse erreur a été d’avoir des attentes disproportionnées. Cela a causé une vraie gueule de bois après l’échec du sommet. Un psychanalyste britannique a même parlé de «syndrome de Copenhague» pour décrire la profonde dépression dont a souffert toute une génération de militants convaincus que c’était leur dernière chance de sauver le monde. A Copenhague, ils étaient bien trop dans la supplication, sur l’air de «Obama, Merkel, sauvez-nous !» Il n’y aura pas de ça à Paris, et c’est une bonne chose.

Par contre, il y aura des actions de désobéissance civile, créatives et pacifiques, qui pourraient perturber ce processus inefficace. Les COP sont de plus en plus infiltrées par les entreprises. A Copenhague, je pensais naïvement qu’il y aurait des réunions sur la façon de parvenir à 100% d’énergies renouvelables, par exemple. Mais je n’ai eu droit qu’à un jargon incompréhensible. Et des sessions organisées par Exxon ou Shell, comme si c’était normal. Quand l’Organisation mondiale de la santé débattait de la régulation du tabac, l’industrie n’a pas eu le droit d’y mettre les pieds, car il y avait conflit d’intérêts. Pourquoi on ne le comprend pas dans ce cas-ci ?

Les citoyens doivent-ils se soulever ? Vous dites dans Tout peut changer que cette crise peut devenir une «occasion historique», un «catalyseur» pour bâtir une société meilleure.

Dans les huit prochains mois, on va énormément parler du changement climatique. Ça, c’est une opportunité. Les gens diront : «Ah oui, cette chose dont on a arrêté de parler après l’effondrement des banques ?» Je crois en la convergence des forces. Avec, d’un côté, une nouvelle vague d’activisme sur le climat, notamment autour du désinvestissement des énergies fossiles – regardez l’énorme campagne du Guardian, [qui a lancé une pétition en ce sens, ndlr] ! Et, de l’autre, les forces anti-austérité qui connaissent un nouvel élan, comme Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne. Mon espoir, c’est que ces mouvements se rassemblent et indiquent un chemin pour sortir de la crise économique qui soit aussi une réponse au changement climatique. Comment créer des millions d’emplois, démocratiser l’accès à l’énergie et aux transports publics, repenser la ville, le travail ? Comment bâtir une économie plus juste en tenant compte des limites de la planète ?

Pour l’instant, ces luttes ne convergent pas…

En France, vous avez des groupes, comme Attac, qui font depuis longtemps le lien entre la logique de l’austérité et l’urgence de la crise climatique. Mais c’est vrai qu’en général, ce lien est oublié. Pablo Iglesias, le leader de Podemos, que je respecte pourtant beaucoup, a par exemple dit que les gens se soucient plus de pouvoir mettre à manger sur la table que du changement climatique. Comme si c’était dissocié ! La tâche du mouvement pour la justice climatique est d’expliquer que le climat est lié à ces sujets du quotidien. Sinon, on n’y arrivera jamais. Car en face, un petit groupe d’intérêts – les entreprises des énergies fossiles et leurs investisseurs – est immensément motivé pour bloquer tout type d’action, parce qu’il a des milliards de dollars à perdre si nous laissons le carbone dans le sol. Très exactement 27 000 milliards de dollars, plus de dix fois le PIB du Royaume-Uni, selon une recherche du groupe londonien Carbon Tracker Initiative menée en 2011.

Le secteur privé n’a aucun rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique ?

Bien sûr que si. Je ne dis pas qu’aucune entreprise ne peut aider, c’est une interprétation erronée de ma thèse. Je pense aussi que les incitations de marché peuvent jouer un rôle, par exemple pour encourager une transition vers les énergies renouvelables. Je crois en l’instauration d’une taxe carbone, à condition que cela soit progressif. Mais cela ne suffira pas. Le climatologue Kevin Anderson dit qu’aller moins vite sur la mauvaise route, ce n’est pas du tout pareil que prendre la bonne route. Ma critique est structurelle : le système actuel encourage la croissance économique à court terme, qui est incompatible avec les limites de la planète. Comment concilier une baisse de 8 à 10% par an des émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés [nécessaire pour espérer respecter l’objectif des 2°C, ndlr] avec un tel système ? Aucun économiste ne vous dira que c’est possible.

Des ONG craignent une récupération par les multinationales, via des «fausses solutions», comme l’agriculture climato-intelligente…

Il y aura beaucoup de cela pendant la COP de Paris. C’est pourquoi il est crucial d’expliquer très clairement quelles sont les solutions justes, équitables. Lors du sommet de New York, en septembre, je me suis rendue au forum du secteur privé. L’ONU était si fière de la présence de tant de PDG. Il y avait une sorte de «Téléthon pour la Terre», les patrons avaient une minute pour dire ce qu’ils font pour sauver le monde. Y compris celui d’une compagnie pétrolière saoudienne ! En France, où vous avez de si puissants groupes dans l’eau, l’agrobusiness ou le nucléaire, vous aurez droit à un festival de fausses solutions.

Avez-vous été surprise par le succès de la marche mondiale pour le climat, qui a réuni 400 000 personnes lors du sommet de New York, en septembre ?

Je suis membre de l’ONG 350.org qui a coorganisé cette marche, et nous avons été soufflés ! Les manifestants venaient de tous horizons, y compris socialement. Mais j’espère que la prochaine fois, les ONG mettront en avant les gens déjà directement affectés par le changement climatique.

Que pensez-vous de l’ampleur du mouvement de désinvestissement des énergies fossiles ?

C’est incroyable. C’est aussi un mouvement initié par 350.org, à partir d’une conversation que j’ai eue avec l’auteur et militant Bill McKibben au sujet de la recherche pionnière du Carbon Tracker Initiative, dont je vous ai déjà parlé. Elle avertissait les investisseurs que la prochaine bulle, après celle des subprimes, sera celle du carbone. Car si l’on mettait en œuvre les mesures nécessaires au respect de l’objectif des 2°C, environ 80% des réserves revendiquées par les acteurs du charbon, du gaz et du pétrole dans le monde devraient être laissées sous terre. On ne peut pas brûler tout ce carbone. Le problème, c’est que les entreprises savent que quand nos gouvernants ont fixé cet objectif de 2°C, ce n’était pas contraignant. C’est comme cela qu’est née l’idée du désinvestissement. Certains groupes d’étudiants avaient déjà lancé des campagnes, visant les entreprises dans lesquelles leurs universités investissent. Mais il n’existait pas de stratégie ciblant l’ensemble du secteur des fossiles. Pourquoi personne ne l’avait suggéré avant ? C’est si évident ! Dès que nous avons ouvert le champ de bataille, les gens s’y sont rués. Qu’est-ce qui retenait cette énergie, avant ? C’est pour cela que j’ai tant écrit dans le livre sur la relation entre certaines grandes ONG et les compagnies des énergies fossiles.

Dans une tribune, vous avez demandé à la maire de Paris, Anne Hidalgo, de désinvestir. Avez-vous obtenu une réponse ?

Je crois avoir lu qu’elle y réfléchissait. Certaines villes ont déjà commencé à désinvestir, mais aucune capitale pour l’instant. Ce qui m’intéresse avec le désinvestissement, c’est que ça enclenche un processus qui délégitime moralement les profits issus des énergies fossiles. C’est un premier pas, permettant de diminuer l’emprise que ce secteur exerce sur notre système politique. Pour, in fine, améliorer les politiques publiques. C’est ce qui s’est passé avec l’industrie du tabac. Elle a dû accepter des tas de réglementations. Il y a dix ans, ce café aurait été enfumé !

Votre propos est très optimiste…

Quelle est l’alternative ? Les gens sont tentés de baisser les bras. Ils disent qu’il n’y a aucun progrès possible tant que nous vivons dans des «démocraties fossiles». Aux Etats-Unis, les frères Koch, qui financent le Tea Party, tirent leur fortune du pétrole… Certains parlent de prodiguer des soins palliatifs à la planète et de tout abandonner. La plupart du temps, ce sont des intellectuels des pays du Nord, privilégiés, qui pensent que tout ira bien pour eux quand ils regarderont le monde brûler depuis leur campagne anglaise. Mais j’ai appelé ce livre Tout peut changer parce qu’à partir du moment où vous vous engagez sérieusement sur le climat, ça a un effet domino. C’est excitant, car ça rassemble tous les sujets. Et c’est un combat pour la démocratie, la vraie.

AEBetako albistegiek ez dute klima aldaketa aipatu nahi

Igor Agirre
www.argia.eus/albistea/aebetako-albistegiek-ez-dute-klima-aldaketa-aipatu-nahi

AEBko telebista kateen albistegietan geroz eta denbora gehiago eskaintzen diete klimarekin lotutako gaiei. Orain arte ikusi gabeko egoeren aurrean daude estatubatuarrak. Esaterako, Boston hiria orain arteko elurte handienak jasaten ari da eta ez-ohikoa den elurra ikusten hasiak dira Georgia moduko hegoaldeko estatuetan. Aldi berean, Kaliforniako zati handi bat lehorte handirako prestatzen ari da.

 

Milioika dolar gastatzen ari dira telebista kateetako albistegiak “klima ikuskatzeko zentro” deigarrietan Amy Goodman kazetariak Democracy Now! hedabidean jaso duenez. Eguraldiaren berri ematen duten set hauek, “muturreko fenomeno klimatikoak ikuskatzeko zentro” bilakatzen ari dira orain, “muturreko fenomeno klimatiko” adiera erabiliz eta “klima aldaketa” eta “berotegi efektua” alde batera utziz. Hango albistegien publizitate tarteak ikustea besterik ez dago, erregai fosilen industria zein garbia eta zoragarria den esaten duten iragarkiak maiz topatzeko.

 

Horrelako gaien informazioa geroz eta beharrezkoagoa den momentuan, klimarekin lotutako informazioen jarraipena egiten duen pertsonal kopurua jaisten ari dira AEBetako hedabide nagusi batzuk.

 

Joan den urrian, AEBetako irrati publikoen NPR kateak lau pertsonatik batera murriztu zuen klima aldaketaren gainean zeudenen kopurua. Bakar hau egun erdiz ari da lanean gainera. 2013. urtean, The New York Timesek ingurumen gaietan espezializatutako taldea desegin zuen.

 

Itxura denez, debatea amaituta baitago dagoeneko. Klima Aldaketari Buruzko Gobernu Arteko Taldeak (IPCC), 2007ko nobel saridunak, 80 herrialdetako 800 zientzialarik idatzitako txostena argitaratu zuen honako baieztapen honekin: “Gizakiaren eragina klima aldaketan argia da: geroz eta gehiago aztoratu klima, gehiago arriskatzen gara atzera bueltarik ez duten gertakari eta ingurumen-inpaktuetara. Badauzkagu klima aldaketa mugatu eta etorkizun jasangarriagoa egiteko bitartekoak”.

 

AEBetako gobernua ere arduratuta dago gaiarekin, aldaketa benetakoa dela uste du Pentagonoak.

 

Zerbaitegatik definitu dute bai George W. Bushen, bai Barack Obamaren Defentsa Departamenduek klima aldaketa “segurtasun nazionalarentzat mehatxu garrantzitsu” gisa.