Articles du Vendredi : Sélection du 11 avril 2014 !

Le changement climatique aurait contribué à la chute de l’Empire romain

Audrey Garric
http://ecologie.blog.lemonde.fr/2011/01/19/le-climat-pourrait-etre-responsable-de-la-chute-de-lempire-romain/

Réchauffement climatique : l’humanité est dans une posture “suicidaire”

Philippe Belhache
www.sudouest.fr/2014/04/08/rechauffement-climatique-l-humanite-est-dans-une-posture-suicidaire-1519639-706.php#xtor=EPR-260-

La pollution intérieure coûte au moins 20 milliards d’euros

Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/la-pollution-interieure-coute-au-moins-20-milliards-d-euros,44950?xtor=EPR-9

Quênida de Rezende Menezes : « La complexité des questions environnementales nous impose un effort de refonte de notre modèle productif. »


www.rse-magazine.com/Quenida-de-Rezende-Menezes-La-complexite-des-questions-environnementales-nous-impose-un-effort-de-refonte-de-notre_a459.html

Euskal Herrian agroekologia bultzatzeko identifikatzailea sortuko du EHKOlektiboak

Urko Apaolaza
www.argia.com/albistea/euskal-herrian-agroekologia-bultzatzeko-juridikoki-egituratu-da-ehkolektiboa

Le changement climatique aurait contribué à la chute de l’Empire romain

Audrey Garric
http://ecologie.blog.lemonde.fr/2011/01/19/le-climat-pourrait-etre-responsable-de-la-chute-de-lempire-romain/

Longtemps, les hommes ont attribué la grandeur et la décadence des empires à la volonté des dieux. Mais en réalité, peut-être auraient-ils dû blâmer la variabilité du climat. C’est ce que tend à prouver une étude, réalisée à partir d’analyses de cernes de croissance des arbres, qui démontre que les étés doux ont sans doute été la clé de la montée en puissance de l’Empire romain tandis que les sécheresses prolongées, vagues de froid et autres changements climatiques auraient joué un rôle dans les bouleversements historiques, des invasions barbares qui ont accéléré l’effondrement de Rome à la peste noire qui a décimé une grande partie de l’Europe médiévale.
L’étude, publiée dans le magazine Science, se base sur près de 9000 échantillons de bois, recueillis au cours des trente dernières années par des archéologues qui analysent les anneaux de croissance des arbres pour déterminer l’âge des sites antiques, une technique connue sous le nom de dendrochronologie. Les chercheurs ont utilisé ce procédé pour reconstituer les changements climatiques. Ils ont ainsi comparé les données météorologiques des deux cents dernières années avec des échantillons provenant d’arbres vivants pour voir de quelle façon la température et l’humidité affectent la croissance des cernes. Ils ont ensuite analysé le bois de chênes, de pins, d’édifices historiques ou de sites archéologiques, recueillant ainsi des données sur l’évolution du climat européen depuis 2500 ans.
En fin de compte, les chercheurs ont mis en évidence une corrélation entre les événements historiques et les évolutions climatiques. Ainsi, lors de périodes de stabilité sociale et de prospérité, comme lors de l’ascension de l’Empire romain entre 300 avant J.C. et 200 après J.C., l’Europe a connu des étés chauds et plutôt humides idéaux pour l’agriculture. Des conditions climatiques similaires ont accompagné l’apogée de l’Europe médiévale entre le XIe et le XIIIe siècles.
A contrario, des périodes d’instabilité climatique correspondent à des époques davantage troublées au niveau politique. Les changements climatiques qui affectent notamment la production agricole sont des facteurs “amplifiant les crises politiques, sociales et économiques”, estime ainsi l’étude.
Au IIIe siècle de notre ère, par exemple, des sécheresses prolongées ont concordé avec des invasions barbares et des troubles politiques qui déboucheront sur la chute de l’Empire romain. Vers 1300, une vague de froid combinée avec des étés plus humides a aussi coïncidé avec des famines généralisées et la peste qui a décimé près de la moitié de la population européenne en 1347. Plus tard, les minimums de températures au début du XVIIe et du XIXe siècles ont accompagné la Guerre de Trente ans et les migrations européennes vers l’Amérique.
“En examinant les 2500 dernières années, on trouve des exemples où le changement climatique a affecté l’histoire de l’humanité, assure l’auteur principal de l’étude, Ulf Büntgen, paléoclimatologue à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage de Zurich. Cette découverte ne s’applique pas seulement aux sociétés agraires passées : elle pourrait également avoir un impact sur nos sociétés modernes.”
Si les sociétés actuelles semblent être moins vulnérables, elles ne sont malgré tout “certainement pas immunisées” contre le changement climatique, surtout parce que la migration “ne sera pas une option dans un monde de plus en plus peuplé”, affirment les chercheurs. L’étude conclut que ces résultats “pourraient remettre en question l’hésitation actuelle, politique et fiscale” pour ralentir le changement climatique accéléré du XXIe siècle.

Réchauffement climatique : l’humanité est dans une posture “suicidaire”

Philippe Belhache
www.sudouest.fr/2014/04/08/rechauffement-climatique-l-humanite-est-dans-une-posture-suicidaire-1519639-706.php#xtor=EPR-260-

Pour le militant écologiste Pierre Rabhi, agriculteur et philosophe, l’humanité crée par son inertie devant les modifications climatiques les conditions de sa propre perte. Par manque d’intelligence.

Quelles solutions pour freiner le réchauffement de la planète ? Les experts du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), ont rendu public, lundi, le troisième volet de leur cinquième rapport d’évaluation consacré, après l’évaluation de la situation, aux moyens à mettre en oeuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un document destiné à servir de boussole aux Etats dans leurs politiques écologiques et/ou énergétiques, dans le but de redonner un rythme acceptable à une machine climatique qui tend à s’emballer.
Les scientifiques et délégations des pays membres doivent désormais débattre et adopter, en vue de sa publication le 12 avril, un “résumé pour décideurs”. Avec pour objectif les futurs accords de Paris en 2015. Mais que peut-on en espérer devant ce qui semble être une indifférence globale au problème. Quand ce n’est pas sa négation pure et simple. Pour Pierre Rabhi, agriculteur, écrivain et philosophe, pionnier de l’agroécologie, initiateur du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, aujourd’hui mouvement Colibris, l’humanité est dans une posture purement “suicidaire”, inconsciente des enjeux. Par défaut d’intelligence collective.

Sud Ouest. Les décisions prises en faveur de l’environnement semblent rencontrer une certaine indifférence, quand ce n’est pas un certain scepticisme, jusqu’à l’hostilité, des décideurs et d’une bonne part de la population. Partagez-vous ce constat ?
Pierre Rabhi. Malheureusement oui. Nous sommes bien obligés de nous rendre compte que l’humanité, d’une manière générale et globale, est totalement inconsciente des enjeux qui la concernent. Lesquels ne sont rien moins que la prolongation de cette même humanité ou sa disparition. C’est pour cela que l’écologie devrait être l’élément premier dans toute forme d’action. Si l’humanité était intelligente, elle s’assurerait quand même que la prolongation de son existence, sa pérennité, sa survie, est possible ou non. Mais ce n’est pas le cas. Il survient alors tout ce qui découle de cette inconscience, une prolifération de symptômes, qui sont dus au fait que la racine même du problème n’est pas perçue clairement.

Vous pensez qu’il n’est pas trop tard pour intervenir sur l’environnement, pour retrouver cet équilibre nécessaire entre activité humaine et respect de la nature ?
Le destin humain a toujours oscillé ainsi entre « il n’est jamais trop tard » et « il est trop tard ». C’est notre destinée tragique. Mais c’est une destinée que nous nous sommes faite, que nous nous sommes construite. Elle pourrait être autre. Mais pour être autre, il faut de l’intelligence. Et l’humanité n’en a pas.
C’est notre destinée tragique.

La société s’est construite sur l’illusion que les ressources naturelles sont infinies…
C’est exact. A l’origine, on aurait pu percevoir la planète Terre comme une merveilleuse oasis dans un immense désert sidéral. Nous aurions ainsi le privilège de vivre dans cette immense oasis. Au lieu d’être perçue comme telle, elle est considérée comme un gisement de ressources qu’il faut épuiser jusqu’au dernier poisson, jusqu’au dernier arbre… C’est là qu’il y a un manque d’intelligence de l’humanité. De là découlent des comportements qui aboutissent au constat actuel, le pillage généralisé et la domination absolue du lucre sur toute autre option.
Nous nous portons atteinte à nous-mêmes à travers la nature car nous avons oublié que la nature, c’est nous. Cette séparation entre la nature et nous, cette dualité, introduit un malentendu selon lequel on pourrait tout détruire et prétendre survivre. C’est simplement de l’inconscience. Le problème est là : allons-nous prendre conscience de notre inconscience ? Tant qu’on ne l’aura pas fait, je pense que l’on va continuer dans cet aveuglement suicidaire.

Le Giec énumère un certain nombre de mesures à prendre pour ralentir l’impact des gaz à effets de serre. N’est-on pas en train de traiter les symptômes plutôt que la maladie ?
Absolument ! Tant que l’on n’aura pas renoncé à la sacro-sainte croissance économique indéfinie et illimitée, on sera toujours à adapter cet esprit boulimique, cet esprit insatiable, à la situation. Nous sommes condamnés à mettre des rustines, à raccommoder toutes les déchirures qui se font, plutôt que de remettre en question carrément, de fond en comble, notre raison d’être sur cette planète.
L’écologie ne doit pas être un parti politique. Elle doit être un maillon, le premier.
Nous venons de terminer un ouvrage, avec Jean-Marie Pelt (à paraître avant l’été, ndlr), au sein duquel ce dernier se penche sur l’organisation de la vie sur planète. Et donc sur la coopération. La coopération nous libère de cet aphorisme, de cette proclamation qu’est la lutte des espèces darwiniennes, pour dire « non, il ne s’agit pas de lutte, mais de complémentarité. »
Est intervenu ensuite le problème de la dualité, que nous avons déjà évoqué. Nous avons abandonné la coopération pour la dualité. C’est l‘humanité qui a installé cette dualité sur la planète. Cette dualité a des causes tangibles et des causes intangibles. Mais même les causes intangibles, telles que les religions ou les croyances, sont bien plus à l’origine des plus grandes violences de notre histoire que les causes réellement dues à ce qui est tangible, territoire ou autre. C’est pour cela que l’humanité est en voie de suicide. L’écologie ne doit pas être un parti politique. Elle doit être un maillon, le premier, le critère fondamental de notre présence sur cette terre. Quel rapport avons-nous avec les sources de la vie, à laquelle nous devons nous-mêmes notre propre survie ?

Que pensez-vous de la prise en compte de l’écologie par les politiques ?
Elle n’est pas vraiment opérationnelle, en ce sens qu’elle ne prend pas d’options radicales. L’écologie, qui devrait être l’élément central autour duquel s’organise le reste – l’humain et la nature au cœur – n’est plus ici qu’un élément subsidiaire, contingent. C’est la politique du pompier pyromane qui prévaut. L’humanité ne renonce pas à dévorer, à détruire, à se détruire, à dissiper et gaspiller de mille manières et à polluer de mille manières, tout en prétendant que – quand même, elle prend en compte le problème.
L’écologie, qui devrait être l’élément central autour duquel s’organise le reste n’est plus en politique qu’un élément subsidiaire.
Tant qu’est installée cette logique de pompier-pyromane, les politiques feront des concessions, car il y a derrière elle des gagneurs d’argent, des personnes dotées d’une avidité sans bornes. Et de l’autre côté un être humain manipulé, insatiable, formaté de façon à consommer le plus possible, à faire tourner une machine infernale.
Les solutions qu’il faut apporter à l’humanité, aux êtres qui ont faim, à ceux qui sont dans l’indigence la plus grave… sont simplement ignorées. La vie devrait être une priorité. Au lieu de cela nous avons l’enfermement et la destruction. L’humanité a pris le parti de la destruction et de la mort alors qu’elle en a peur. C’est curieux, d’ailleurs, cette espèce d’obstination à servir la mort. Non seulement on ne sert par la vie mais on la détruit. Je suis agriculteur. Les sols sont ma spécialité. Je peux vous assurer que l’agriculture aujourd’hui massacre les sols, massacre les espèces. Tous cela est le fait d’un être humain inintelligent. Il est aujourd’hui dans une forme d’obscurité.

La pollution intérieure coûte au moins 20 milliards d’euros

Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/la-pollution-interieure-coute-au-moins-20-milliards-d-euros,44950?xtor=EPR-9

La pollution de l’air intérieur engendrerait un coût socio-économique d’environ 20 milliards d’euros par an en France, selon une étude publiée mercredi.
Sous forme de polluants chimiques, de contaminants biologiques ou de particules, la pollution de l’air intérieure constitue une préoccupation de santé publique souvent méconnue du grand public. A tort: au niveau mondial, elle engendrerait 4,3 millions de décès prématurés par an, contre «seulement» 3,7 millions pour la pollution atmosphérique (voir le JDLE).
S’il demeure difficile de chiffrer le poids sanitaire de cette pollution, il l’est encore plus d’en estimer l’impact économique, ainsi que viennent de le faire l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Publiée mercredi, leur étude constitue la première tentative d’estimation du poids socio-économique menée en France. Bilan: 19.884 décès par an, pour un coût de 19,5 milliards d’euros, dont plus de 16 milliards liés à la mortalité et à la baisse de qualité de vie des personnes touchées. Le reste se répartit entre pertes de production, coûts des soins et de la recherche. Près de trois quarts du coût socio-économique (73%) s’expliquent par les seules particules, loin devant le radon (13,7%) et le tabagisme passif (7%).
Une estimation «plancher»
Interrogée par le JDLE, Andrée Buchmann, présidente de l’OQAI, reconnaît que cette estimation de 20 milliards d’euros constitue «un plancher». «Beaucoup de questions restent ouvertes», les experts n’ont ainsi retenu que six des vingt polluants mesurés par l’OQAI à l’occasion de sa campagne nationale logements de 2003-2005, indique-t-elle.
La plupart du temps, faute des données nécessaires: exemple, le formaldéhyde, qui ne dispose pas de relation dose-réponse établie, rappelle Andrée Buchmann. Exit également l’amiante, les oxydes d’azote, de nombreux composés organiques volatiles, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou les agents biologiques (moisissures notamment), ajoutent les experts dans leur étude.
Seuls six polluants intérieurs -et les maladies qui leur sont le plus souvent associées- ont été intégrés: le benzène (leucémies), le trichloréthylène (cancers du rein), le radon (cancers du poumon), le monoxyde de carbone (asphyxies), les particules (cancers du poumon, maladies cardiovasculaires, BPCO [1]) et le tabagisme passif (cancers du poumon, infarctus, accidents vasculaires cérébraux, BPCO).
L’étude s’avère dès lors «plus illustrative que quantitative, compte tenu des hypothèses retenues et des limites identifiées», reconnaissent l’Anses et l’OQAI, qui y voient avant tout «une information utile pour l’orientation des mesures de prévention».
[1] Bronchopneumopathie chronique obstructive.

Quênida de Rezende Menezes : « La complexité des questions environnementales nous impose un effort de refonte de notre modèle productif. »


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Le sujet des ressources forestières constitue le principal domaine d’expertise de Quênida de Rezende Menezes. Elle figure d’ailleurs parmi les rares chercheurs et consultants juridiques spécialistes de la question. Quênida de Rezende Menezes expose les grands enjeux concernant son sujet de prédilection dans un livre paru en avril 2013 et intitulé Le Droit international peut-il sauver les dernières forêts de la planète ? Elle y explique notamment que la préservation du patrimoine forestier mondial ne peut être effective sans une institution internationale consacrée à cet office.
Le principe de responsabilité sociale des entreprises vous paraît-il en corrélation avec les impératifs environnementaux à venir ?
Le principe de la responsabilité sociale est un principe juridique ancien que notre époque a largement revisité en en faisant un principe moral étendu aux considérations environnementales. Il consiste aujourd’hui, pour les entreprises, à rechercher une performance pas seulement financière, mais aussi sociale et environnementale. Cette conception me paraît fondée puisqu’il me semble que les intérêts des entreprises sont effectivement corrélés avec les impératifs environnementaux contemporains et à venir.

Les entreprises sont en effet les principaux agents du progrès économique et technologique. Elles ont le pouvoir de créer les conditions favorables à l’innovation et au mieux-être. C’est incontestable. Mais nos exigences se font plus précises à cet égard. Il est ainsi de moins en moins acceptable qu’une entreprise pollue, ou exploite d’une façon irrationnelle les ressources naturelles. On tolère de moins en moins que les entreprises soient la source d’injustices sociales, qu’elles ignorent les lois locales, ou qu’elles aient recours à la corruption. Pourtant certaines continuent de le faire. Mais beaucoup de celles qui s’engagent dans la voie de la RSE démontrent que la conciliation des exigences écologiques, de l’éthique et des affaires permet de créer de la valeur.

L’activité économique est sans nul doute la première responsable de la consommation des ressources naturelles. Vous semble-t-il envisageable d’améliorer la gestion de ces ressources sans remettre en cause ce modèle ?
Cette question fait l’objet d’un vrai débat au sein des communautés scientifiques. De nombreuses études empiriques se sont penchées dessus sans pouvoir trancher cependant. Différentes hypothèses se perpétuent donc. Certaines considèrent que notre modèle de production n’entretient aucune corrélation avec l’évolution des stocks de ressources naturelles. D’autres pensent que le modèle capitaliste dominant est incompatible avec l’impératif de soutenabilité que notre survie nous impose. Dans cette problématique, rien n’est tout blanc ou tout noir. Je considère pour ma part que la réalité nous impose des choix : on ne peut pas se ranger simultanément aux côtés des consommateurs, de l’économie capitaliste, des salariés, et du développement durable tout à la fois. Ces postures reposent sur des modèles de société, et d’exploitation forestière, tout à fait différents, voire opposés.

La complexité des questions environnementales nous impose un effort de refonte de notre modèle productif. Les bases de cet effort ont déjà été jetées par des initiatives symbolisées par des textes tels que le Rapport Brundtland, ou le protocole de Kyoto par exemple. Mais bien des chantiers restent ouverts.
La logique économique repose ainsi toujours avant tout sur l’idée que l’augmentation du bien-être individuel et collectif passe nécessairement par la croissance et donc l’augmentation de la production. Poussée dans ses retranchements, cette logique est bien souvent très préjudiciable pour l’environnement et antagoniste avec les principes d’une gestion raisonnée des ressources élémentaires. Derrière cet antagonisme se cache un risque de pénurie.

Transposé à la problématique forestière, ce risque présente des enjeux considérables. D’une part, parce que les forêts constituent le socle indispensable de la vie sur terre. D’autre part, parce que les ressources naturelles boisées se renouvellent à long voir très long terme, sur plusieurs millions d’années tandis que les cycles de l’investissement de l’économie contemporaine sont beaucoup plus courts.

Vous appelez de vos vœux, en conclusion de votre étude, la création d’un instrument unique de gestion, au niveau mondial, des questions forestières. Mais existe-t-il une réelle convergence d’intérêts et de pratique en la matière ?
Il est certain qu’aujourd’hui, les intérêts à court terme des États pris individuellement priment sur la volonté de communauté internationale de préserver le patrimoine forestier mondial à long terme. La difficulté de s’entendre sur les termes d’une collaboration approfondie résulte en un relatif désintérêt des gouvernements pour cette question. Pourtant, la nécessité d’une réponse concertée ne saurait perdurer éternellement, car l’impératif de conservation impose une gestion de cet enjeu à l’échelle globale.

Aujourd’hui, la question forestière est traitée, à l’échelon international, par diverses institutions multilatérales. Ces initiatives éparses pâtissent d’une insuffisante concertation. Leur impact serait plus fort et plus visible si elles étaient pilotées par une instance dont l’échelle correspondait à celle des enjeux de la gestion des forêts aujourd’hui. Une telle instance pourrait combler les manques que l’on connait aujourd’hui, en établissant des plans dynamiques de gestion forestière, en évaluant les patrimoines nationaux et les capacités des pays à les mettre en adéquation avec les intérêts économiques associés, en produisant des données sur le sujet.

Une législation internationale contraignante permettrait de parachever ce processus avec une jurisprudence qui établirait vraiment les forêts dans leur statut de bien collectif, ainsi que la responsabilité des institutions politiques, économiques et financières dans le cadre de leur protection. De telles dispositions internationales ne régleraient pas tous les problèmes, mais elles offriraient, du moins, un cadre plus approprié de réponse aux questions d’exploitation et de préservation des ressources forestières.

Euskal Herrian agroekologia bultzatzeko identifikatzailea sortuko du EHKOlektiboak

Urko Apaolaza
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Juridikoki egituratu dela jakinarazi du agroekologiaren inguruan lanean urteak daramatzan EHKOlektiboak. Lekornen izango du egoitza nagusia eta Euskal Herri osoko laborariak batu nahi ditu proiektuan.
Bioekologiatik harago doan laborantzaren alde ari da lanean EHKOlektiboa. Agroekologiak teknika ekologikoez gain irizpide sozial, ekonomiko eta kulturalak ere hartzen ditu kontuan: kontsumo moduak, laborariaren erabakitzeko gaitasuna, neurrizko produkzioa, salmenta zuzena…
Identifikatzailea sortzeko bidean
Eredu hori garatzeko makina bat topaketa egin du 2007tik. Oraingoan beste pauso bat eman du eta juridikoki egituratu da, martxoaren 7an elkarteak Zaldibian hartutako erabakiari jarraiki. Hala, bere proiektuarekin bat egiten duten laborariei EHKO identifikatzailea emango die onarpen eta gainbegiratze lanak egingo dituen batzorde batek.
Zigilua ez da kalitate marka bat izango, tresna bat baizik, eta ekoizpen ekologikoaren araudiak errespetatzen dituela adierazteaz gain, beste alor batzuk ere kontuan hartzen direla ziurtatuko du: lurraldetasuna, gertutasuna eta elkarlana, bestak beste.
EHKOlektiboaren sorreran Biolur Gipuzkoak, Bio Nekazaritzak, Biharko Lurraren Elkarteak, ENEEKek eta Landare Kontsumo elkarteak hartu dute parte. Europar Batasuneko laguntza ere jaso du, mugaz gaindiko kooperazio proiektua baita.

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