Articles du Vendredi : Sélection du 18 juillet 2014 !

L’Australie cède aux groupes miniers et abolit sa taxe carbone

AFP
http://actualites.nouvelobs.com/obs/planete/20140717.OBS3967/l-australie-cede-aux-groupes-miniers-et-abolit-sa-taxe-carbone.html

Ukraine, Thaïlande : derrière les révoltes, la crise de la civilisation fossile

Nafeez Ahmed (The Guardian)
www.reporterre.net/spip.php?article5511

« La solidarité, ça ne s’enseigne pas »

Propos recueillis par François Béguin
www.lemonde.fr/societe/article/2014/07/07/la-solidarite-immediate-ca-ne-s-enseigne-pas_4452606_3224.html

“Alternatiba: alternatiben herrixka”

Nikolas Goñi (Bizi!)
www.mrafundazioa.org/eu/artikuluak/alternatiba-alternatiben-herrixka-nikolas-goni-bizi

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L’Australie cède aux groupes miniers et abolit sa taxe carbone

AFP
http://actualites.nouvelobs.com/obs/planete/20140717.OBS3967/l-australie-cede-aux-groupes-miniers-et-abolit-sa-taxe-carbone.html

La taxe avait été mise en place il y a deux ans par le gouvernement travailliste pour réduire les émissions carbone et lutter contre le changement climatique.

 

L’Australie a aboli jeudi 17 juillet une taxe carbone vivement critiquée par les groupes miniers, mise en place il y a deux ans par un gouvernement travailliste pour réduire les émissions carbone et lutter contre le changement climatique.

Le pays rejette environ 1,5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, mais est un des plus gros émetteurs de la planète par tête d’habitant en raison de l’importance de son secteur minier et de sa dépendance à l’électricité produite grâce au charbon.

“Bâtissons une économie forte et prospère”

Le secteur minier (minerai de fer, charbon, cuivre…) est le moteur de la croissance australienne depuis 15 ans et le pays compte plusieurs géants du secteur, dont Rio Tinto et BHP Billiton.

La chambre haute du parlement a voté jeudi à 39 voix contre 32 pour l’abolition de la taxe carbone, une mesure qui figurait parmi les promesses du parti conservateur, arrivé au pouvoir en septembre 2013. Le résultat du vote a été accueilli par des applaudissements timides.

Le Premier ministre Tony Abbott arguait que le coût de cette taxe était supporté par les consommateurs, via des factures d’électricité plus élevées.

“C’est une grande nouvelle pour les familles australiennes et les petites entreprises de notre pays”, s’est félicité Tony Abbott, qui avait autrefois qualifié “de sottises absolues” les études scientifiques attribuant à l’action humaine le réchauffement climatique.

“Nous honorons nos promesses envers vous [la population, NDLR] et bâtissons une économie forte et prospère pour une Australie sûre”, a-t-il ajouté.

L’Australie, “un paria international”

La taxe, décidée par le gouvernement de la travailliste Julia Gillard, était entrée en vigueur en juillet 2012 malgré l’opposition forcenée des groupes miniers et de l’opposition de droite.

Elle obligeait les plus gros pollueurs – surtout les groupes miniers – à payer en fonction des émissions de carbone qu’ils produisaient, afin de les inciter à réduire ces émissions.

Les quelque 350 principaux émetteurs de CO2 devaient payer une taxe d’un montant fixe de 23 dollars australiens (16 euros au taux de change actuel) par tonne carbone.

Les Travaillistes prévoyaient de remplacer cette taxe par un système d’échange de quotas d’émissions de CO2, en 2014, comme ceux que possèdent déjà la Nouvelle-Zélande ou l’Union européenne.

Le gouvernement de Tony Abbott veut lui un plan “d’action directe”, qui comprend par exemple des incitations financières aux entreprises souhaitant améliorer leur bilan énergétique.

Peu avant le vote, la dirigeante des Verts, Christine Milne, avait estimé qu’abolir cette taxe ferait de l’Australie “un paria international”.

Pour le chef du parti travailliste, Bill Shorten, Tony Abbott “a rendu ridicules les Australiens”. Il “tire l’Australie en arrière alors que le reste du monde va de l’avant”, a ajouté le leader de l’opposition.

Un rapport publié par plusieurs think tank (Climate Analytics, Potsdam Institute et Ecofys) en marge des négociations climat à Varsovie en novembre 2013, estimait que les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Australie risquent de croître d’ici à 2020 de 12% au lieu de baisser de 5%, à cause du démantèlement de la législation climat, et notamment la suppression de la taxe carbone.

Ukraine, Thaïlande : derrière les révoltes, la crise de la civilisation fossile

Nafeez Ahmed (The Guardian)
www.reporterre.net/spip.php?article5511

De l’Ukraine au Venezuela et à la Thaïlande, les révoltes se multiplient. Leur vraie cause : la triple crise alimentaire, énergétique et climatique. Ce que dit la rue, c’est que la civilisation a atteint sa limite de validité.


L’ère post-crise de 2008, y compris 2013 et début 2014, a vu la persistance et la prolifération des troubles civils sur une échelle jamais été vue auparavant dans l’histoire humaine. Rien qu’en février dernier, nous avons assisté à des émeutes au Venezuela, en Bosnie, en Ukraine, en Islande et en Thaïlande.

Ce n’est pas une coïncidence. Les émeutes ont leurs racines dans l’effet des mêmes forces économiques régressives sur tous les continents de la planète. Ces forces elles-mêmes sont symptomatiques d’un processus plus profond, alors que nous passons de l’ancienne ère industrielle à base de combustibles fossiles vers autre chose.

Même avant que le printemps arabe ait éclaté en Tunisie en décembre 2010, les analystes de l’Institut des systèmes complexes de Nouvelle-Angleterre avait averti du danger de troubles civils liés à l’escalade des prix des denrées alimentaires : « Si l’indice des prix de la nourriture établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’élève au-dessus de 210, cela pourrait déclencher des émeutes dans de nombreuses régions du monde. »


Les jeux de la faim

Le scénario est connu. La flambée des prix alimentaires en 2008 a coïncidé avec l’éruption de l’agitation sociale en Tunisie, en Égypte, au Yémen, en Somalie, au Cameroun, au Mozambique, au Soudan , à Haïti, en Inde, entre autres.

En 2011, les hausses de prix ont précédé les troubles sociaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord – Égypte, Syrie, Irak, Oman, Arabie saoudite, Bahreïn, Libye, Ouganda, Mauritanie, Algérie.

L’année dernière a vu les prix alimentaires atteindre pour la troisième année consécutive les niveaux les plus élevés jamais enregistrés depuis la création de l’indice, avec les flambées de violences correspondantes en Argentine, au Brésil, au Bangladesh, en Chine, au Kirghizistan, en Turquie et ailleurs.

En une dizaine d’années, l’indice des prix alimentaires de la FAO a plus que doublé, passant de 91,1 en 2000 à une moyenne de 209,8 en 2013. Comme le professeur Yaneer Bar-Yam, président fondateur de l’Institut des Systèmes Complexes, l’a déclaré récemment au magazine Vice :

« 210 sur l’indice de la FAO est le point d’ébullition et nous y sommes depuis dix-huit mois… Dans certains cas, le lien causal est évident, dans d’autres, étant donné que nous sommes sur le point d’ébullition, quelque chose d’autre déclenche les troubles. »

Mais l’analyse par Bar-Yam des causes de la crise alimentaire mondiale ne va pas assez loin pas. Elle se concentre sur l’impact de l’utilisation des terres agricoles pour les agro-carburants et la spéculation financière excessive sur les denrées alimentaires. Ces facteurs ne font qu’effleurer le problème.


La dangereuse dépendance au fossile

Les cas récents de révoltes montrent le lien entre les troubles civils et un système alimentaire mondial de plus en plus volatil, mais aussi que la racine de ce problème se trouve dans la non-viabilité croissante de la dépendance chronique de notre civilisation aux combustibles fossiles.

En Ukraine, les chocs précédents des prix alimentaires ont eu un impact négatif sur les exportations de céréales, contribuant à l’intensification de la pauvreté urbaine en particulier. Les niveaux de l’inflation domestique sont sous-estimés dans les statistiques officielles : les Ukrainiens dépensent en moyenne près de 75 % de leurs revenus pour les factures domestiques.

De même, pour la majeure partie de l’année dernière, le Venezuela a souffert de pénuries alimentaires continuelles venant des dysfonctionnements de gestion, avec une inflation record sur dix-sept ans due surtout à la hausse des prix des denrées alimentaires.

Alors qu’ils sont dépendants d’importations alimentaires de plus en plus coûteuses, ces deux pays vivent une grave crise énergétique qui va s’approfondissant. L’Ukraine est un importateur net d’énergie, après avoir atteint un pic de sa production pétrolière et gazière en 1976. Malgré l’excitation sur ses potentiels de schiste, la production de pétrole de l’Ukraine a diminué de plus de 60 % au cours des vingt dernières années, à cause de problèmes géologiques et d’un manque d’ investissements.

Actuellement, environ 80 % du pétrole de l’Ukraine, et 80 % de son gaz sont importés de Russie. Les prix du gaz naturel russe ont presque quadruplé depuis 2004. Les prix de l’énergie sous-tendent la flambée de l’inflation qui entraine des taux de pauvreté terribles pour les Ukrainiens moyens, exacerbant les divisions sociales, ethniques, politiques et sociales.

La récente décision du gouvernement ukrainien de réduire considérablement les importations de gaz russe aggravera la situation, car les sources d’énergie alternatives moins chères sont rares. L’espoir que les sources d’énergie domestique pourraient sauver la situation sont minces, et ni le schiste, ni le nucléaire ne sont des solutions viables.

Un rapport fuité de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) révèle que les propositions de prêt de 300 millions d’euros pour rénover les 15 réacteurs nucléaires vieillissants appartenant à l’État vont doubler le prix de l’électricité d’ici 2020.


Le Venezuela malade de son cher pétrole

Au Venezuela, même histoire. Les réserves de pétrole du pays étaient estimées par le Oil and Gas Journal à 99,4 milliards de barils. En 2011, elles ont été révisées à la hausse à 211 milliards de barils, et plus récemment par l’US Geological Survey à 513 milliards de barils, estimations basées sur la découverte de réserves de pétrole extra-lourd dans la ceinture de l’Orénoque.

Mais les coûts très élevés de la production et du raffinage de ce pétrole lourd par rapport au pétrole conventionnel signifient que les nouvelles découvertes n’ont guère atténué l’escalade du prix de l’énergie et les défis économiques du Venezuela. La production de pétrole du Venezuela a atteint un sommet autour de 1999, et a diminué d’un quart depuis lors. Sa production de gaz a atteint un sommet vers 2001, et a diminué d’environ un tiers.

En même temps, alors que la consommation nationale de pétrole augmentait de façon constante – elle a presque doublé depuis 1990 – la production était consommée localement, avec pour résultat des exportations nettes de pétrole en chute libre de près de la moitié depuis 1996. Comme le pétrole représente 95 % des recettes d’exportation et environ la moitié des recettes budgétaires, ce déclin a réduit la possiblité pour l’Etat de soutenir des programmes sociaux.


Le facteur oublié : le climat

Ces conditions locales sont exacerbées par les réalités structurelles globales. La hausse des prix des denrées alimentaires, elle aussi, est symptomatique d’une série de problèmes qui se combinent.

La dépendance excessive de l’agriculture mondiale aux combustibles fossiles signifie que les prix alimentaires sont invariablement liés à la flambée des prix du pétrole. Naturellement, les agrocarburants et la spéculation sur les produits alimentaires pousse les prix encore plus haut, et seule l’élite financière y trouve son avantage alors que les classes moyennes et inférieures sont les plus touchées.

Ce qui devrait sauter aux yeux est le rôle du changement climatique. Des médias japonais ont dévoilé le projet du deuxième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental des Nations Unies sur les changements climatiques (GIEC) : il estime que, tandis que la demande alimentaire augmentera de 14 %, la production agricole mondiale va baisser de 2 % par décennie en raison du réchauffement mondial, et fera des dégâts de 1 450 milliards de dollars d’ici à la fin du siècle. Ce scénario est basé sur un réchauffement prévu de 2,5 degrés Celsius.

C’est une estimation très prudente. Considérant que l’agriculture industrielle voit déjà ses rendements plafonner dans les principales régions de production, l’interaction des crises environnementales, énergétiques et économiques suggère que la simple routine ne suffira pas.

L’épidémie d’émeutes mondiales est le symptôme d’une défaillance du système mondial : la forme actuelle de civilisation a dépassé sa limite de validité. Nous avons besoin d’un nouveau paradigme.

Malheureusement, descendre dans la rue pour manifester n’est pas la réponse. Ce qui est nécessaire, c’est la vision vers un changement de civilisation basée sur le pouvoir du peuple et une véritable éthique.

Il est temps que les gouvernements, les entreprises et le grand public se rendent compte que nous entrons rapidement dans une nouvelle ère post-carbone, et que plus vite nous nous y adapterons, plus grandes seront nos chances de redéfinir avec succès une nouvelle forme de civilisation en harmonie avec le système terrestre.

Mais si nous continuons à suivre une politique de l’autruche, nous irons vers le pire.


Traduit pour Reporterre par Elisabeth Schneiter.

Nafeez Ahmed dirige l’Institut pour la recherche et l’élaboration des politiques.Il a publié Guide de l’utilisateur à la crise de civilisation.

« La solidarité, ça ne s’enseigne pas »

Propos recueillis par François Béguin
www.lemonde.fr/societe/article/2014/07/07/la-solidarite-immediate-ca-ne-s-enseigne-pas_4452606_3224.html

Près d’une personne âgée sur quatre est seule, révèle, lundi 7 juillet, une enquête (PDF) de la Fondation de France. Philippe Pitaud, docteur en sociologie de la santé, directeur de l’institut de gérontologie sociale de Marseille et directeur de l’ouvrage Solitude et isolement des personnes âgées (Eres, 2010), commente ce phénomène.

 

Cette forte augmentation du nombre de personnes âgées isolées  (27 % en 2014 contre 16 % en 2010) vous surprend-elle ?

Philippe Pitaud : Le phénomène est ancien. Mais la société française n’en a réellement pris conscience qu’en 2003, lors de l’épisode de la canicule. Une situation jusqu’alors latente est arrivée à la conscience d’une nation. Aujourd’hui encore, les responsables politiques en restent comme tétanisés.

Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Les gens sont reliés à des tas de réseaux sociaux avec leurs écrans et leurs téléphones mais sont de plus en plus isolés. Nous sommes dans une société individualiste, très productrice de souffrance. Car la solitude, ce n’est pas simplement le fait d’être isolé, c’est d’abord avoir le sentiment de ne compter pour personne. Et ce, quel que soit l’âge.

Les écrans et les tablettes n’expliquent pourtant pas à eux seuls cette solitude croissante des personnes âgées…

Les personnes âgées sont victimes d’une société qui va beaucoup plus vite qu’autrefois. Si, dans la société pseudo-communicante dans laquelle nous nous trouvons, les jeunes peuvent se trouver en situation d’isolement et de souffrance, alors les personnes âgées, elles, vont se retrouver déconnectées… Dans un monde où les gens bougent davantage, le lien social se délite d’autant plus.

L’étude de la Fondation de France témoigne aussi de « l’affaiblissement des grands réseaux de proximité ». Quatre Français sur dix n’ont pas de contact avec leur famille au-delà de quelques rencontres annuelles (39 % en 2014 contre 33 % en 2010). Comment l’expliquez-vous ?

Les jeunes partent de l’endroit où ils ont grandi pour chercher du travail, laissant leurs parents. D’ailleurs, on peut constater que les familles les plus pauvres restent davantage solidaires car les jeunes partent moins.

A Marseille, par exemple, les gens isolés ne se trouvent pas parmi les plus pauvres, mais parmi ceux qui habitent les quartiers « favorisés », où les enfants sont partis. A Marseille, une des villes les plus pauvres de France, il y a encore des solidarités de base très fortes.

Comment les politiques peuvent-ils répondre à cette hausse croissante des solitudes ?

La solidarité immédiate, ça ne s’enseigne pas. On fait la Fête des voisins une fois par an, mais la Fête des voisins, ça devrait être toute l’année. La solidarité n’est pas quelque chose qu’on peut imposer d’au-dessus, ça vient du sentiment d’appartenance à un groupe social et de citoyenneté.

“Alternatiba: alternatiben herrixka”

Nikolas Goñi (Bizi!)
www.mrafundazioa.org/eu/artikuluak/alternatiba-alternatiben-herrixka-nikolas-goni-bizi

Joan den Ekainaren 5ean Nicolas Goñi Bizi! mugimenduko kideak “Alternatiba, alternatiben herrixka” zer den azaldu zuen ELAk antolatutako “Energia eredu iraunkor baterantz” jardunaldian. Datorren urteko Pariseko COP21-ari begira 10, 100, 1000 Alternatiba antolatzera gonbidatu zuen jendea.

Nikolas Goñi, Bizi! mugimenduko kidea. (Artikuku hau 20. Ingurumen Buletinetik aterata dago)

“Azaldu nahi ditugu konponbide sozial bidezkoak, ziurrak, baliabide gutxi kontsumitzen dituztenak, ondorio kaltegarririk ez dituzten konponbideak, eta teknika sinple eta edonork menpera ditzakeenak. Eta honen ildotik bultzatu genuen “Alternatiba” iniziatiba, alternatiben herrixka. Honen edizio bat izan zen 2010ean eta edizio handiago bat pasa den urriaren 6an Baionan. Alternatiben herrixka honek hiru xede ditu, hiru gauza nahasten ditu. Alternatiba konkretuen feria da eta bertan ezagutarazten dira garraio modu alternatiboak, ekoetxegintza eta nola egin hau norbere etxeetan, eguneroko produktuak nola bakoitzak sortu,…

“Azaldu nahi ditugu konponbide sozial bidezkoak, ziurrak, baliabide gutxi kontsumitzen dituztenak, ondorio kaltegarririk ez dituzten konponbideak, eta teknika sinple eta edonork menpera ditzakeenak”

Alternatiba konkretu guztiak arlo guztietan (garraio, nekazaritza,…) bertan aurkeztuak dira. Aldi berean, unibertsitate herrikoi bat egiten da hirian bertan eta elkartzen dira klimatologo edo aditu ezberdinak zientzia modu ulergarrian azaltzen dutenak hirian bertan. Eta bada baita ere jai herrikoi bat, ez da bakarrik eszenario beltz eta beldurgarriak kontatzeko.(…). Konponbidea ez da tristea, ez da gogoz kontrako murrizketa. Ez da “Nahi nuke kontsumitu baina murriztuko dut” pentsatuz eta sufrituz eraikitzen, elkarlanean eta egiten dena gozatuz egiten da. Jakinarazi nahi da jadanik existitzen diren alternatiba guzti horiek gaurtik hasi daitezkeela kliman eragiten eta konponbide hauek mundu gozagarriago bat eraikitzen dutela justizia soziala hobetuz.

Hiru helburu ditugu. Azaldu nahi dugu klima aldaketaren erronkari aurre egiteko konponbideak behetik datozela, ez aditu eta gobernuetatik bakarrik, eta gutariko bakoitzaren esku daudela, elkarteen esku, udaletxeen esku,… Eskala txikian eta tokiko mailan konponbide asko daude. Baionakoa eginez gero, gure helburua zen Alternatiba biderkatzea, deialdi bat egin genuen beste 10, 100 edo 1000 Alternatiba antolatzeko eta horrek COP21 gailurrean eragin handiagoa izateko, eta erakusteko gizartea klimaren arazoaz jabetu dela eta gobernuen partetik erantzunkizun baten zain gaudela.(…)

“Ez da “Nahi nuke kontsumitu baina murriztuko dut” pentsatuz eta sufrituz eraikitzen, elkarlanean eta egiten dena gozatuz egiten da”

Lortu genuen 10.000 pertsona biltzea Baionan 2013ko urriaren 6an. (…). Baziren azoka, hainbat hitzaldi unibertsitatean, eta karpa handi bat. Karpa horretan bukatu zen ekitaldia eta deialdi berezi bat bota genuen beste 10, 100 edo 1.000 Alternatiben herrixka sortzeko Europan eta mundu mailan. Lehen erronka gainditua izan zen, lortu genuen 12.000 pertsona biltzea klima aldaketa murrizteko ekitaldi batean eta esan behar da 2009tik lehen aldia izan zela. Copenhageko gailurraren ondotik nola jende asko desanimatu zen eta motibazioa galdu zuen kliman eragina izateko, eta borroka hori bukatutzat eman zuten. Itxaropena galdu zuten militante eta elkarte asko, hori ikusiz, berriz animatu ziren eta gaur egun Europa mailan 40 Alternatiba antolatzen ari dira eta gehiago espero dira datozen hilabeteetan frantses estatu osoan, baita ere Suizan, Belgikan, Austrian, Errumanian, eta Tahitiraino ere, Pazifikoraino, heldu da.

“Klima aldaketari aurre egitea behetik dator, denon esku dago eta tokiko konponbideak sortzen dira”

COP21 gailurrari begira sorturiko plataforma batean jatorri ezberdineko 70 erakunde gaude, sindikatuak daude, gobernuz kanpoko erakundeak, etab. Jatorri ezberdineko erakundeak bilduak izan dira eta helburuak dira negoziaketetan eragitea, erakutsi gizarte zibila arazo horretaz jabetu dela eta erantzukizun bat espero duela. Aldi berean, iritzi publikoari dei egin eta ulertu arazi klimaren aldaketa arazoa dela eta arazoa konpontzeko dauden soluzio guztiak, eta mobilizazio hori beste tokiko borroka konkretuekin lotu. (…).

“Klimaren arazoa oso aukera ona da beste arazo batzuei oihartzun gehiago emateko, klimaren gaia izango ez balitz beste arazo horiek oihartzun gutxiago izango lukete”

Klimaren arazoa oso aukera ona da beste arazo batzuei oihartzun gehiago emateko, klimaren gaia izango ez balitz beste arazo horiek oihartzun gutxiago izango lukete. Adibidez lan denboraren murrizketa eta banaketa, honek zerikusia du ekoizten denarekin, ekoizteko erabiltzen diren baliabideekin, ekoizteko sortzen den kutsadurarekin eta hori dena murrizteak klima babesten laguntzen du, neurri soziala izateaz gain. Neurri soziala eta neurri ekologikoa uztartzen ditu, enplegu berdeek bezala. Ekonomiaren eraldatze edo birmoldatze ekologikoan, energia gutxiago erabiltzeko azpiegitura horiek eraikitzeko behar diren lanpostuak ere, aukera ona dira lanpostuak sortzeko eta energia gutxiago xahutzeko. (…).

“Baliabideen gehiegizko ustiapena ere lotuta dago aberastasun banaketa desorekatu batekin”

Baliabideen gehiegizko ustiapena ere lotuta dago aberastasun banaketa desorekatu batekin eta aberatsenek bultzatzen dute eredu berezi hau, eredu oso kontsumitzaile bat, eta eredu hori gizarte osoari inposatzen diote: diru gutxi duen jendea aberatsentzako produktuekin ekipatzea bultzatzen dute, hiri handien artean azkar mugitu nahi dutenez abiadura handiko trenak bultzatzen dituzte, gustuko dituzte naturan galdurik dauden etxe handiak eta energia asko kontsumitu eta ekosistemak kaltetzen dituen hirigintza bultzatzen dute. Klima aldaketa aberastasun banaketa eredu zehatz batetik datorrela ulertu behar da. (…).

“Burujabetza da beste gai bat Alternatiban garatzen ari garena”

Burujabetza da beste gai bat Alternatiban garatzen ari garena. Burujabetza aldarrikatzen duten alderdi batzuk ikusi ditugu Europako hauteskundeetan, alderdi horiek mundializazioari beldurra oso ongi erabiltzen dute baina eredu oso autoritario, muga zale eta xenofobo batean. Frantzian ikusi dugu Front National nola hedatu den, antzeko alderdiak daude baita ere Austrian, Holandan, Finlandian, Danimarkan, … Badago horrelako alderdien igoera bat eta mundializazioari beldurra erabiltzen dute haien moduko burujabetza bat aldarrikatzeko. Baina benetako burujabetzak uztartzearekin bat egiten du, eta nazioarteko uztartzearekin ere. Klima aldaketari aurre egitea behetik dator, denon esku dago eta tokiko konponbideak sortzen dira erakutsiz arlo guztietan egiazko burujabetza, burujabetza materiala indartzen dela, bai elikaduran, bai energian, etxegintzan,… (…).

Konponbide horiek oso baliagarriak izango zaizkigu, nahiz eta COP21 gailurrak porrot egin. Porrot egiten badu mobilizazioak jarraitu beharko du aurkezten diren konponbideek erresilientzia garatzen dutelako. Erresilientzia, sistema batek krisi bat edo gertakari larri bat bizi ondotik berriz konpondu eta berpizteko gaitasuna da. (…). Gailur honek porrot egiten badu eta klima gehiago desorekatzen bada beharrezkoak izango zaizkigu konponbide erresilienteak klimaren gertakari meteorologiko estremoei aurre egiteko eta klima desorekatu horretan bizirauteko. Hau da mezu nagusiena, Alternatiben herrixkak nahiz eta egun batekoak izan alternatiba iraunkorrak sortzen eta garatzen dituzte.”